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Lost in translation, pourquoi la traduction freine l’acquisition d’un langage

La traduction n'enseigne pas la langue

En quoi la traduction freine-t-elle l’acquisition d’une langue ? 


Quand il s’agit d’acquérir une nouvelle langue, la traduction est souvent employée à tort. Bien qu’elle semble être un point de départ naturel pour beaucoup, se reposer fortement sur la traduction peut en réalité entraver vos progrès dans la maîtrise d'une nouvelle langue. Dans cet article, je vais vous expliquer en quoi l’utilisation excessive de la traduction est inefficace dans l'acquisition d'une langue, en m’appuyant sur ma propre expertise, mon expérience professionnelle et le retour d’expérience des apprenants que j’accompagne chaque jour dans leur acquisition de l’anglais ou du français.


La traduction : Un mirage trompeur


De nombreux apprenants en langues supposent que la façon la plus logique de commencer à maîtriser une nouvelle langue est de traduire à partir de leur langue maternelle. Cependant, cette approche apparemment intuitive s'accompagne d'inconvénients importants.


  1. Une perte de temps : Traduire des phrases d'une langue à l'autre est un processus qui prend beaucoup de temps. Elle divise le temps de pratique linguistique entre deux langues, ce qui réduit le temps d’immersion dans la nouvelle langue. L'apprentissage d'une langue s'apparente à l'acquisition d'une compétence, et les compétences requièrent une pratique substantielle. En revenant fréquemment à notre langue maternelle, nous perdons un temps d'apprentissage précieux.
  2. Une langue ne se traduit pas mot à mot : L'idée que les langues peuvent être traduites mot à mot est une idée fausse très répandue. Lorsque nous essayons de traduire, nous rencontrons souvent des phrases qui n'ont pas d'équivalents directs. Par exemple, la phrase anglaise "I am fourteen" se traduit littéralement par "je suis quatorze" en français, et non par "j'ai quatorze ans". Cela démontre que la traduction directe est souvent trompeuse.
  3. La traduction est un art en soi : Pour devenir traducteurs professionnels certaines personnes suivent des études pendant des années. La traduction exige non seulement une bonne maîtrise de la langue, mais aussi une bonne compréhension culturelle. Les locuteurs natifs utilisent naturellement des métaphores, le ton et l'argot, pour transmettre le sens, et traduire ces nuances avec précision est une entreprise complexe. Quelqu'un qui traduit, par exemple, le dialogue d’une série doit non seulement comprendre que lorsqu'un personnage dit à un autre : "Can you help me out?", il ne lui demande pas de l’aider à sortir de la pièce, mais plutôt de l’aider à faire quelque chose. Et le traducteur doit alors, après avoir compris ce que le personnage veut exprimer, trouver un moyen de le faire dans une autre langue, ce qui impliquera parfois l’utilisation d’expressions complètement différentes. Les apprenants en langues, en particulier les débutants, peuvent avoir du mal à saisir ces subtilités.


Penser de manière conceptuelle : La clé d'un apprentissage efficace des langues


Quelle est l'alternative à une utilisation excessive de la traduction ? Il faut s’entraîner à penser dans la langue cible, tel un locuteur natif. Voilà l’état d'esprit essentiel à avoir pour accéder à une véritable maîtrise de la langue.


  1. S’exposer à des sources variées : Pour penser véritablement dans la langue cible, il est nécessaire de s’exposer à diverses sources d'input. Il faut éviter de devenir trop dépendant de la traduction (un mécanisme malheureusement commun à de nombreuses applications linguistiques, qui s'appuient sur la gamification et la traduction pour "enseigner" aux apprenants des mots décontextualisés et des phrases parfois complètement inutiles ou ineptes. Aucun de mes enfants, maintenant parfaitement bilingues, n’a utilisé une seule de ces applications), et se concentrer sur la compréhension des mots et des expressions dans leur contexte.
  2. Cesser de traduire : au départ, il est tentant de vouloir tout traduire. En réalité, il est crucial de se défaire de cette habitude au plus vite. Le fait de se fier aux traductions peut entraver notre capacité à vraiment acquérir, comprendre et utiliser la langue.


Récapitulons.


Une pratique excessive de la traduction dans l’acquisition d’une nouvelle langue peut-être néfaste :


  1. La traduction est un processus lent : dans les conversations, le besoin constant de traduire peut ralentir notre communication. Il n'est pas pratique d'utiliser un traducteur pour une longue conversation, et nos interlocuteurs risquent de se désintéresser rapidement ou de perdre patience. 
  2. Les traductions directes ne marchent pas toujours : Les langues ont des structures, un argot et des expressions idiomatiques uniques. La traduction littérale ne parvient souvent pas à saisir ces nuances, ce qui entraîne des inexactitudes et des malentendus.
  3. Elle empêche la maitrise de la langue : La maîtrise d'une langue implique de la parler sans effort et naturellement. Le recours excessif à la traduction perturbe le flux de la conversation et rend difficile la communication avec les autres. Dans les situations où le rythme est rapide, on a du mal à suivre si on se concentre sur la traduction.


Une acquisition efficace d'une langue va au-delà de la traduction. Pour maîtriser véritablement une langue, vous devez vous immerger dedans et apprendre à penser dans cette langue. En vous débarrassant de cette béquille qu’est la traduction et en adoptant les qualités uniques de cette nouvelle langue, vous progresserez plus vite et communiquerez bien mieux. Vous éviterez aussi la frustration que vous développez quand vous passez un temps indéfini à traduire quelque chose qu’à la fin vous ne pouvez toujours pas exprimer ou même comprendre.

J'ai régulièrement des élèves qui me disent “ce texte est trop difficile pour moi”, “je n'ai rien compris”, alors qu'ils ont passé un temps fou à essayer de le traduire au lieu de simplement le lire ou l’écouter plusieurs fois pour essayer d'en retirer une idée générale et de se laisser simplement bercer par la langue.

Prenons l’exemple d’un enfant en train d’acquérir sa langue natale, il ne fait aucune traduction, il se laisse porter par le courant et laisse son cerveau faire tout le boulot.

Les adultes se mettent des barrières et des limites qui rendent la tâche plus complexe et difficile.

Mon conseil : ne vous mettez pas une pression folle, n’essayez pas de tout comprendre tout de suite, écoutez, prenez un bain quotidien de langue et de culture et laissez votre cerveau faire le travail. Je vous rappelle que, contrairement à ce que vous promettent les applications linguistiques, l’acquisition d’une langue est un processus lent et progressif. En contrepartie, c’est aussi un processus simple et naturel.

Quant à la traduction, c'est une compétence impressionnante réservée aux locuteurs de langues étrangères expérimentés et qualifiés, mais ce n'est certainement pas une approche efficace pour apprendre une langue.


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